Œuvres cinématographiques

Camille Claudel, Bruno Nuytten, 1988
Ce film est principalement axé sur la relation entre Rodin et Claudel avec comme acteurs Isabelle Adjani qui interprète Camille, Gérard Depardieu
dans le rôle d'Auguste Rodin et Laurent Grévill joue Paul Claudel, son frère. Adjani a justement été nominée aux oscars pour ce rôle.
Lorsqu'elle rencontre le sculpteur, elle a 20 ans alors que lui en a 40 ; c'est le début d'une grande relation, mêlant vie personnelle et travail, qui sera mise en évidence au travers de leurs œuvres respectives comme déclarations ou critiques envers l'autre tel que Galatée par Auguste Rodin en 1889 ou encore Le masque de Camille ainsi que Jeune fille à la gerbe par Camille Claudel en 1887 et bien d'autres.
A cette époque, Claudel utilise son autobiographie et donc sa relation avec Rodin comme inspiration à ses œuvres. Paul Claudel « intervient » aussi dans le film et exerce une grande influence sur sa sœur. A la fin du film, Camille est envoyée de force à l'asile par sa famille.
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Camille Claudel 1915, Bruno Dumont.
Camille Claudel 1915 (2013) se situe loin de l’exaltation des sentiments et du romantisme tourmenté interne au Camille Claudel de Bruno Nuytten(1988) dans lequel l'interprétation d'Adjani est mémorable, 6 Césars à l’appui. Bruno Dumont préfère oeuvrer dans un cinéma âpre et radical ; il s’est forgé une filmographie où la tentation d'une vision glamour et de l'existence se voit écrasée par un ascétisme esthétique, primaire et violent.
Ce film repose sur seulement 3 jours de sa vie à l’hôpital psychiatrique de Montdevergues dans le Vaucluse où elle a été forcée d'aller par son frère et sa mère pour cause de dégradation de sa santé mentale. Elle y restera jusqu'en 1943 où elle mourra de faim. Pendant ces 3 jours, Camille attend impatiemment la visite de son frère Paul, qui n'est jamais venu.
Consciente de sa différence, Claudel est incapable de surmonter un fort sentiment de manipulation et de peurs irrationnelles dans un environnement de démence où la raison semble avoir disparu(notamment son ressentiment envers Rodin qu'elle considère comme étant un grand conspirateur). Avec minutie, Bruno Dumont met en scène la cohabitation douloureuse entre l’état d’esprit d’une femme consciente de sa situation destructrice et ses accès de folie.
